 |
Naissance.
Au commencement, il y a l'émotion.
Elle surgit, là, à l'improviste. Parfois il s'est passé quelque chose, parfois non.
Elle submerge comme une vague.
Elle s'approprie un court instant tout l'imaginaire, tout le rêve.
Et elle laisse des bribes d'images, de couleurs, de gestes, d'odeurs et de musiques.
Ensuite, il y a l'accouchement.
Tout doit sortir, s'imprimer sur un support. Pour ne plus le porter, pour le donner.
Transcription, improvisation, recherche.
Strates après strates, l'oeuvre se construit, fidèle à l'émotion et pourtant toujours invention renouvelée.
Travail qui évolue dans la contemplation et le souvenir, vers le renouveau.
Sensualité sans cesse réaffirmée.
Geste précis au service du flou.
Ascétisme du trait porteur d'explosion de signification.
Incision. Plaquage. Pigments.
L'émotion se love dans la toile et sort au devant du spectateur, riche de milles rêveries réinventées dans chaque oeil, chaque âme.
Enfin, il faut clore.
Durs instants. Admettre que le discours fini reprendra ailleurs, autrement.
Et puis, de nouveau, l'attente de l'émotion.
Patrice Garachon
|